Aujourd’hui, le changement de nom et d’objectif de ACIDD, ex-association communication et information pour le développement durable devenue Fondation des transitions, ainsi que celui de l’université d’été de la communication pour le développement durable qui se transforme en Université d’été des Transitions, témoignent que ce n’est plus la communication qui constitue l’enjeu principaldu développement durable, mais bien la capacité collective à engager de réelles transitions.
Puisque le constat du déréglement du climat par l’homme est désormais partagé, se pose la question des voies à emprunter pour s’efforcer d’en limiter les conséquence, avant même de s’y adapter.
Certes des signes positifs existent, des expériences se multiplient partout dans le monde, des pionniers agissent. On signe même des accords, avec un grand A.
Et pourtant, jamais nos émissions de gaz à effet de serre n’ont été aussi élevées (voir ).
Et pourtant, jamais nos modes de vie n’ont été aussi consommateurs voire prédateurs des biens produits par la Planète (voir).
Et pourtant, nos paradigmes restent ceux de « l’ancien monde » carboné. Un exemple : sur une même page de journal cet été (ci-contre), deux articles font état, sur un ton positif, l’un de l’excellent niveau de ventes de voitures cette année et, l‘autre, de la multiplication des vols à bas coûts proposés pour sillonner le vaste monde…
Et pourtant, les militants dits écologistes continuent à faire de leur combat un repoussoir en voulant à toute force y amalgamer des considérations sociétales ou politiques qui y sont étrangères ou ne relèvent pas de l’essentiel.
Et pourtant, la consommation (pardon, la croissance) demeure l’étalon de référence de la santé économique ; celui sur lequel est jugé l’action des élus.
Et pourtant, notre fonctionnement et nos réglements repoussent ou dissuadent des projets sobres ou vertueux (ex : prévoir de recycler et réutiliser les eaux usées in situ dans un projet urbain n’est rentable pour aucun promoteur ou opérateur, donc cela ne se fait pas).
Et pourtant le glacier des Bossons naguère facilement accessible pour y pratiquer l’école de glace, ne sera bientôt plus qu’un souvenir.
Pour permettre aux transitions d’entrer en œuvre de façon suffisamment significative, c’est à dire pour maintenir le réchauffement climatique en deçà de 2,5°C, c’est tout un cadre superstructurel, donc culturel autant qu’économique, qu’il nous faut revoir. La seule voie est de diminuer drastiquement les émissions de gaz à effet de serre et on n’y parviendra pas sans que les dirigeants, aux niveaux international, continental, national, régional et local, fassent ce pour quoi ils sont là : gouverner, puisque prévoir est déjà fait. Pour paraphraser Jacques Chirac à Johannesburg en 2002 : notre maison brûle, ne les laissons pas regarder ailleurs plus longtemps !
Mais nos gouvernants ne pourront ni décider ni agir contre l’opinion, surtout dans nos démocraties et surtout au plan local.
À ce titre, comment aider ou inciter les élus à prendre des décisions qui aient un réel impact pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre et les pollutions ?
Comment augmenter l’acceptabilité de mesures qui devront être fortes pour faire bouger les lignes ?
Comment donner aux élus les possibilités de revenir sur le cadre réglementaire français qui a permis à des acteurs économiques de se rendre puissants et de s’opposer aujourd’hui aux évolutions nécessaires qui les menacent (ex : les groupes de la grande distribution) ?
Comment mobiliser des moyens vers des mesures sans chiffre d’affaires voire même susceptibles de détruire de la valeur telle qu’on la conçoit aujourd’hui (ex : le vélo, le maintien des services publics, le recyclage …) ?
Comment mener la réflexion sémantique pour partager des notions justes entre les acteurs, la presse et les influenceurs, et acceptables par les populations (ex : transition, bon ou mauvais mot ? croissance, décroissance ? durable ou soutenable ?…) ?
C’est par la communication que nous atteindrons ces buts, c’est à dire par une combinaison de pédagogie, d’expérience et d’émotion.
Rendez-vous à l’université d’été des transitions, à Bordeaux, les 12 et 13 septembre 2018 pour en parler.