Mercredi soir, j’ai eu le plaisir d’animer la remise des prix du Concours de l’innovation 2016 organisé par l’Association des maires de Gironde dans le cadre du Selaq, salon des élus locaux et agents publics de Nouvelle-Aquitaine.
A propos de l’innovation et des collectivités, ce qui m’intéresse le plus ce n’est pas l’étendue de sa définition, incluant ou pas la R&D. Ce n’est pas non plus le débat sur le potentiel d’innovation des collectivités et des administrations; une chose est sûre, il est aussi élevé qu’ailleurs.
Ce qui m’intéresse le plus à propos de l’innovation, en tant que communicant public, c’est à dire de praticien du dialogue entre citoyens et institutions, d’accompagnateur des politiques publiques au croisement du développement territorial, du digital et du développement durable, c’est de s’interroger sur les conditions qui la permettent : j’en identifie trois.
D’abord, je remarque que l’innovation – pour advenir – a besoin de confiance. Cette confiance dont toutes les études montrent qu’elle fait cruellement défaut aujourd’hui, en France, dans les rapports entre pouvoirs publics et administrés.
L’innovation n’est possible que lorsqu’on se fait confiance :
- la confiance des agents vis à vis des élus pour écouter et comprendre la demande qui traduit une attente des citoyens,
- la confiance accordée aux agents par les élus et par le management quand on propose de sortir des sentiers battus,
- la confiance entre la collectivité ou l’administration et ses prestataires extérieurs.
Ensuite l’innovation dans les collectivités, a un but noble entre tous : améliorer le service au public, c’est à dire finalement mieux remplir sa mission. C’est une approche qui consiste donc à se réfléchir à partir du besoin, à partir du citoyen. Et là encore, ce n’est pas une démarche si facile à mener ni si répandue.
Enfin, je ne peux pas ne pas le souligner, l’innovation a aussi la grande qualité de devoir être construite et dite. Au même titre pour tout projet, la communication est un des ingrédients de la réussite des démarches d’innovation.
Compte tenu de ces conditions – difficiles à réunir – le simple fait de présenter un dossier à un tel concours est déjà, sans doute, le reflet d’un fonctionnement ouvert et tourné vers la qualité qui peut être salué.
Palmarès 2016, jury présidé par Gérard César, président de l’Association des maires de Gronde.
Communes : la ville de Pau, pour le suivi par drone du chantier du Hédas. Les autres nommés étaient : Oléron, Mussidan, Loupais, Le Porge
Intercommunalités : communauté de communes Latitude Nord Gironde pour la mise en place d’un réseau de professionnels de santé en zone rurale. Les autres nommés étaient : CC La Médulienne, SIAAE de Martignas et St-Jean-d’Illac, SDE du Blayais
Coup de coeur du jury : ville de Jonzac, pour l’intégration de services numériques dans les réseaux d’éclairage public. Les autres nommés étaient : Angoulême, Ayen, Castets et le GIP GPV Rive droite.
Catégorie entreprises et institutions : 1er prix Api-Protection, 2e prix Geosat, 3e prix MSA Gironde. Les autres nommés étaient : Unicem, Signature, Enedis, la Gendarmerie nationale, Fire-Live et Coved-Saur.