On peut aimer le sport. On peut aimer les événements sportifs pour les vivre en vrai ou par procuration. Mais on peut espérer aussi que des JO ou une Coupe du monde demeurent, d’abord, des événements…sportifs. Les villes doivent-elles se soumettre aux cahiers des charges de plus en plus pharaonesques (= pharaonique + éléphantesque) des hautes autorités sportives.
L’argument invoqué des retombées économiques directes et indirects ne tient pas comme le rappelle l’universitaire JJ Gouguet dans une interview à Sud Ouest Dimanche très justement titrée « la folie des grandeurs » : les potentats de la FIFA ou du CIO ne sont-ils pas de nouveaux don Salluste (mais sont malheureusement beaucoup moins drôles que Louis de Funès) ?JJ Gouguet y souligne notamment que « les pays organisateurs des coupes du monde de football depuis trente ans ont obtenu des résultats moindre en terme de croissance que dans les périodes précédant ou succédant à l’événement ». Et il rajoute : « La seule réussite reconnue concerne les JO d’été de Barcelone en 1992. Le projet sportif s’est inséré dans un projet territorial ».
Oui, ces événements peuvent légitimement et utilement être mis au service de stratégies de développement des territoires, mais 1/ il est temps de ramener à de plus justes mesures les budgets de ces opérations, 2/ et de redonner place au sport et aux sportifs d’abord, à la mise en scène de la performance et de la compétition plus qu’aux commentaires et aux coulisses et 3/ il faut les monter sans dissocier l’aspect économique des dimensions environnementales, sociales et culturelles sous peine de créer un événement « hors sol » rejeté par la population et, donc, les inscrire dans un projet partagé et une vision à long terme du territoire. Cela dit, Allez les Bleus !