Le meilleur média du projet, c’est le projet lui-même

L’adage de Marshall McLuhan selon qui « le média c’est le message » est généralement appliqué à des médias à contenu technologique, du téléphone à l’internet. Cette pensée, on peut l’appliquer aussi à des domaines beaucoup plus prosaïques que sont les chantiers dans nos villes. C’est une conviction partagée avec Jean-Pierre Grunfeld, créateur de Paysages Possibles, un des pionniers de la communication urbaine en France (dès les années 70). Le chantier est son propre média ; et plus largement, on peut considérer que tout projet est le meilleur média de lui-même ; cette approche d’abord fondé sur une pratique des projets urbains, peut d’ailleurs être élargie et s’appliquer aussi des projets d’autres natures, une candidature à l’accueil d’un événement ou une démarche de certification, par exemple.

Mais revenons sur le chantier. Considérons d’abord, sans forcer le trait, qu’un chantier dit lui-même, sans avoir besoin de panneau, de journal ou de spot de pub, qu’il se passe ici quelque chose. Reste à dire, justement, dans quelle histoire s’inscrit ce qui se passe, qu’il s’agisse de la médiation avec son environnement ou d’une ambition plus promotionnelle ; reste à se poser la question du sens du message qui est passé ; reste aussi à savoir qui ou quoi s’exprime. Le chantier est alors le premier support pour le dire ; il est fondamental, au sens propre, d’en commencer par là, car si le chantier n’est pas en accord avec ce qu’on essaye de dire du projet, tout l’édifice peut se lézarder. Et si on ne s’en préoccupe pas, le chantier parle quand même par son silence, par la manière dont il est bien ou mal tenu, par des expressions non maîtrisées (combien de zones d’aménagement concertées portées et financées par les collectivités n’affichent-elles que des panneaux de promoteurs privés ?).

De l’ensemble des signes qu’il s’agit de mettre en place, certains se traduiront dans une expression informative, d’autres dans une approche sensible,  beaucoup combineront ces deux registres. Le maître d’ouvrage, le porteur du projet, doit donc prendre en compte cette nécessité qui est aussi une utilité.

http://www.paysagespossibles.com/

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