La concurrence fait rage entre les territoires pour faire émerger leurs « marques ». Normal, me direz-vous entre des territoires qui sont en compétition sur un même « segment » (par ex. des grandes métropoles pour attirer des salons, des sièges sociaux ou des usines).
Mais cette concurrence se développe aussi entre des collectivités aux destins pourtant imbriqués.Deux exemples récents : la région Bretagne a créé sa marque, mais le département du Finistère aussi. En Alsace, la région a engagé des moyens importants sur cette question, mais la ville de Strasbourg l’a devancée. Le risque, c’est bien sûr que ces marques se cannibalisent entre elles ou se perdent dans des luttes intestines. Les moyens des collectivités étant notoirement insuffisants face aux déferlantes de la communication commerciale, mieux vaudrait jouer les synergies.
Le marketing, c’est aussi le pragmatisme, même lorsqu’il est territorial. Beaucoup de villes, certaines régions aussi, par leur identité géographique et historique, constituent de vraies marques ; les territoires auxquelles elles appartiennent devraient s’appuyer dessus plutôt que de mener des efforts (vains) concurrents. Précisons qu’une démarche commune de marque n’empêchera en rien, par ailleurs, telle ou telle collectivité de mener sous son propre drapeau toutes les campagnes qu’elle jugera nécessaires sur ses propres territoires de communication.